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2024_10_Systèmes_robustes_agiles

L’avenir appartient à ceux qui s’adaptent, pas à ceux qui contrôlent.

source : (8) Survie dans le Chaos : La robustesse à l’épreuve ? Olivier Hamant – YouTube

 

Dans un univers en perpétuelle transformation, la question de la robustesse des systèmes devient cruciale, non seulement pour les structures biologiques mais aussi pour nos sociétés modernes. Olivier Hamant, dans son analyse, explore comment les systèmes vivants, comme les plantes, offrent des leçons essentielles de robustesse et de résilience en périodes de fluctuations extrêmes. Son approche biophysique et systémique des plantes devient ainsi une métaphore pour comprendre les enjeux sociétaux actuels. Ce texte vise à relier les enseignements issus du vivant aux défis que nos sociétés rencontrent aujourd’hui, notamment dans la manière dont nous faisons face aux crises multiples.

 

Comment la nature nous apprend à gérer l’incertitude

Le point de départ d’Hamant est simple : la nature, et en particulier les plantes, fonctionne selon des principes d’hétérogénéité et d’adaptation. Alors que l’optimisation est souvent perçue comme l’idéal à atteindre dans les sociétés humaines, elle se révèle contre-productive dans un monde fluctuant. Les plantes, au lieu de maximiser l’efficacité, adoptent des mécanismes qui permettent la variabilité et la flexibilité. Par exemple, la taille des fleurs n’est pas déterminée par une homogénéité cellulaire parfaite mais par une diversité cellulaire marquée. Ce principe, bien que contre-intuitif, fonde une forme de robustesse où l’imprévu devient source de stabilité. De même, nos systèmes pourraient bénéficier de l’adoption de l’hétérogénéité et de la décentralisation pour mieux s’adapter aux aléas.

 

Le monde fluctuant et l’échec de l’optimisation

Hamant souligne un fait fondamental : le XXIᵉ siècle sera marqué par des crises incessantes. L’idée même de contrôle ou d’optimisation devient alors obsolète. Le modèle économique et sociétal basé sur la performance absolue atteint ses limites, un phénomène qu’il compare à l’effondrement de grandes entreprises comme Evergrande ou Boeing. De plus, des événements comme le blocage du canal de Suez, les cyberattaques récentes ou même les défaillances des réseaux énergétiques révèlent la fragilité de systèmes trop centralisés et optimisés à outrance. Ce modèle d’efficacité s’avère incapable de s’adapter à la moindre variation imprévue, laissant les systèmes vulnérables face aux perturbations.

 

Le délire de la performance

Hamant n’hésite pas à pointer du doigt des figures comme Elon Musk et Jeff Bezos. Pour lui, ces acteurs incarnent une forme de « délire de la performance », en visant des objectifs technologiques démesurés, comme la colonisation de Mars, au détriment de solutions plus réalistes sur Terre. Il suggère que l’investissement dans des systèmes durables et résilients sur notre planète serait une approche plus judicieuse. Il affirme que ces projets sont, en réalité, des « projets de mort », qui ignorent l’impossibilité de créer des écosystèmes autosuffisants ailleurs que sur notre planète.

 

La robustesse comme solution aux crises futures

La solution proposée par Hamant est celle de la robustesse : accepter et même intégrer l’erreur, la variabilité et la redondance comme partie intégrante de tout système. Plutôt que de chercher à éliminer ces « imperfections », il s’agit de les utiliser pour créer un système plus résistant aux chocs externes. Cette approche, visible dans la manière dont certaines entreprises commencent à repenser leur modèle, pourrait être une clé pour anticiper et mieux gérer les crises à venir. En intégrant des marges de manœuvre et en favorisant une plus grande hétérogénéité—comme la diversification des sources d’énergie et l’adoption de réseaux décentralisés—les systèmes deviennent non seulement plus adaptatifs mais aussi plus humains.

 

Le basculement est déjà en marche

Le discours de Hamant ne se termine pas sur une note pessimiste. Bien au contraire, il insiste sur l’idée que nous sommes déjà en pleine transformation. Si les systèmes optimisés montrent des signes de fatigue, les solutions existent déjà dans les initiatives agroécologiques, les coopératives, les projets d’énergies renouvelables (biogaz, photovoltaïque). Hamant voit dans ces initiatives émergentes les signaux précurseurs d’un basculement plus large, où la robustesse, et non la performance, sera la clé de la survie. Alors que notre monde fluctue, les réponses ne viendront pas des centres de pouvoir, mais de la  périphéries, là où se trouvent les véritables innovations sociales et écologiques.