CO2 biogénénique versus CO2 fossile

CO2

La distinction entre le CO2 biogénique et le CO2 fossile semble comporter des malentendus fondamentaux sur la nature chimique du CO2 et la façon dont il est traité dans les cycles biogéochimiques et les bilans carbone. Voici les points essentiels à clarifier :

Cycle_Carbone_COURT
Cycle_Carbone_LONG

1. Nature chimique du CO2 : Le dioxyde de carbone, qu’il soit biogénique ou fossile, est chimiquement identique. Il n’y a pas de « mutation » du CO2 qui se produirait dans la méthanisation ou tout autre processus biologique. La molécule de CO2 est la même, que sa source soit biogénique, c’est-à-dire issue de la décomposition de matières organiques contemporaines (comme les plantes et les déchets agricoles), ou fossile, provenant de la combustion de carburants comme le pétrole et le charbon.

 

2. Bilan carbone du CO2 biogénique : L’idée que le CO2 biogénique est « neutre » en termes d’impact climatique repose sur le fait qu’il fait partie d’un cycle carbone court. Lorsque des matières organiques comme les plantes poussent, elles absorbent du CO2 de l’atmosphère par photosynthèse. Lorsque ces matières sont ensuite décomposées ou brûlées, elles relâchent à nouveau du CO2 dans l’atmosphère. Factuellement, cela crée un cycle fermé où le CO2 relâché était déjà présent dans l’atmosphère récemment (à l’échelle de l’année), à la différence du CO2 fossile qui ajoute du carbone qui était stocké géologiquement (depuis des millions d’années) et hors du cycle carbone récent.

 

3. Impact climatique : Toutes les molécules de CO2 ont le même effet sur le réchauffement climatique, quelles que soient leurs origines. Cependant, le traitement des émissions diffère dans les bilans de gaz à effet de serre. Les émissions de CO2 biogénique sont comptabilisées séparément car elles peuvent être considérées comme faisant partie d’un cycle carbone renouvelable, surtout lorsque le bilan de la biomasse utilisée est équilibré (c’est-à-dire que la quantité de CO2 absorbée pendant la croissance est sensiblement égale à celle relâchée lors de la combustion ou de la décomposition).

 

4. Méthanisation et cycle carbone : Dans la méthanisation, les matériaux organiques sont décomposés anaérobiquement (sans oxygène) pour produire du biogaz, principalement composé de méthane (CH4). La conversion de matériaux organiques en CH4 et CO2 dans un digesteur de méthanisation est une partie contrôlée du cycle du carbone biogénique. Le biométhane, qui peut être purifié et utilisé comme source d’énergie, est considéré comme renouvelable car il provient de sources organiques régénérables. C’est la grande différence avec les énergies fossiles qui ne sont pas régénérables.

 

5. Interprétation incorrecte de la « mémoire moléculaire » : L’idée que le carbone et l’oxygène du CO2 biogénique « gardent une mémoire » de leur origine est une manière poétique mais scientifiquement incorrecte de décrire le cycle du carbone. Il n’y a pas de mémoire chimique qui affecte les propriétés physiques ou chimiques du CO2.

 

L’erreur principale est l’hypothèse d’une différence chimique entre le CO2 biogénique et fossile, qui n’existe pas. Ce qui diffère, c’est la manière dont ces sources de CO2 sont traitées dans les calculs des émissions de gaz à effet de serre et leur impact sur le cycle du carbone global.

La grande différence réside du fait que le carbone régénérable est d’origine contemporaine (absorbé lors d’une pousse de culture annuelle et rendu à l’atmosphère après purification du biométhane, puis par sa combustion) créant ainsi une boucle fermée du carbone.

Ce qui explique la neutralité du CO2 biogénique ou bioCO2.