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2050, Nucléaire renforcé, renouvelables massifs : est-ce la solution parfaite ?
source : Futurs énergétiques 2050 : les chemins vers la neutralité carbone à horizon 2050 | RTE
Scénario N2 : 64% ENR + 36% nucléaire
Entre audace nucléaire et souplesse renouvelable : le pari du mix optimisé
Le scénario N2 des Futurs énergétiques 2050 ambitionne de combiner un parc nucléaire renouvelé et un développement soutenu des énergies renouvelables pour atteindre la neutralité carbone. Ce modèle vise à maximiser la production locale tout en répondant aux besoins croissants d’une société électrifiée. Mais que cache cette vision ambitieuse ?
Une production stable, mais à quel prix ?
Dans N2, le nucléaire joue un rôle structurant, avec 14 nouveaux réacteurs EPR2 prévus à l’horizon 2050. Ce choix double le potentiel nucléaire par rapport à N1, garantissant une production stable d’électricité décarbonée. Toutefois, cette stabilité repose sur des investissements colossaux, estimés à plusieurs centaines de milliards d’euros pour construire et entretenir ces infrastructures.
En parallèle, les énergies renouvelables continuent de croître. La capacité photovoltaïque atteindrait 90 GW, tandis que l’éolien terrestre et en mer dépasserait 110 GW au total. Cette complémentarité entre nucléaire et renouvelables vise à répondre à la demande avec un maximum de résilience, mais elle complexifie aussi la gestion du système électrique.
Flexibilité et stockage : des défis encore ouverts
Avec une telle diversité dans le mix énergétique, la gestion des pics de consommation et des creux de production devient un enjeu majeur. Si le nucléaire offre une base stable, il manque de souplesse pour répondre rapidement aux variations. Les énergies renouvelables, elles, nécessitent des solutions de stockage performantes pour pallier leur intermittence.
C’est ici que le biogaz trouve une place stratégique. Bien qu’il représente une petite part du mix global, ce gaz renouvelable offre une capacité de réponse rapide et flexible. Alimentant des centrales thermiques décarbonées, il complète efficacement les autres technologies pour stabiliser le réseau dans les moments critiques. Son rôle, bien que discret, reste absolument nécessaire dans cet équilibre complexe.
Vers une transition énergique ou un compromis social ?
Le scénario N2 propose une vision ambitieuse mais non sans défis. Si l’efficacité énergétique semble assurée par ce mix optimisé, les questions d’acceptabilité sociale et de coût restent en suspens. Peut-on demander à la société d’embrasser à la fois un nucléaire renforcé et un déploiement massif des renouvelables ? Les résistances locales et les débats autour de la filière nucléaire risquent de freiner cette transition pourtant prometteuse.