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Transition énergétique : quand pragmatisme et ambition s’entrechoquent !

source : L’Europe de l’énergie à l’heure du pragmatisme | Institut Montaigne

L’Europe, confrontée à l’urgence climatique, poursuit la neutralité carbone en 2050, un objectif colossal marqué par des ambitions intermédiaires comme la réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Pour y parvenir, le cadre de gouvernance et les actions planifiées à travers les plans nationaux intégrés énergie-climat (PNIEC) témoignent d’un mélange de pragmatisme et d’idéalisme. Cependant, de nombreux défis persistent, car cette neutralité dépend d’une révision complète du système énergétique européen, un changement plus complexe qu’il n’y paraît.

 

L’Institut Montaigne, par le biais de son étude, montre que les politiques actuelles, telles que « Fit for 55 », bien qu’ambitieuses, sont insuffisantes face aux objectifs visés. Par exemple, atteindre la neutralité exige des investissements de 800 milliards d’euros annuels. Une somme vertigineuse qui illustre bien le gouffre entre les déclarations de principe et la réalité budgétaire.

 

Vers une flexibilité accrue : la neutralité technologique

Une solution émergente est la neutralité technologique. En donnant aux États la liberté de choisir leurs moyens, on ouvre la porte aux énergies bas-carbone non renouvelables, telles que le nucléaire et la capture du carbone. La neutralité technologique se présente ici comme un facteur d’harmonie pour une Union où chaque pays possède son bouquet énergétique et ses défis spécifiques.

Les propositions de l’Institut Montaigne incluent des ajustements précis. Elles suggèrent un partage statistique des efforts, ainsi qu’une révision des objectifs pour 2030, lesquels risquent de rester hors d’atteinte dans les conditions actuelles. Avec seulement sept États membres en voie de respecter leurs engagements, une réévaluation est indispensable, sous peine de voir la neutralité carbone s’éloigner.

 

Vers un nouveau paradigme énergétique

Le cadre actuel, centré sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, doit impérativement s’adapter, notamment en intégrant l’énergie nucléaire et d’autres énergies bas-carbone au sein d’un cadre de régulation flexible. Ce cadre permettra à l’Union d’éviter un blocage institutionnel qui, à terme, pourrait compromettre le projet commun.

 

La question centrale reste alors de savoir si l’Europe parviendra à conjuguer ambitions climatiques et compétitivité industrielle. Le modèle préconisé par l’Institut Montaigne incite à repenser les objectifs climatiques en fonction des capacités économiques et industrielles de chaque nation.

 

L’Europe, capable de tenir ses promesses ?

L’Union Européenne a l’opportunité de devenir le modèle mondial de la transition énergétique, à condition de réussir ce pari : un modèle énergétique fondé sur le pragmatisme et la flexibilité. La neutralité technologique, avec une intégration des énergies bas-carbone, pourrait bien constituer la clé pour une Europe plus résiliente et durable.