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Publications :
Sommes-nous prêts à changer ? Entre choix énergétiques et défis de civilisation
source : La société rêvée d’Elon Musk : quel avenir ? Jean-Marc Jancovici, Philippe Bihouix – YouTube
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Jamais les choix énergétiques n’ont pesé autant sur notre avenir collectif. Alors que les États-Unis continuent d’exploiter leurs ressources naturelles à un rythme soutenu, d’autres régions, comme l’Europe, tentent de concilier croissance économique et durabilité. Ce contexte énergétique nous amène à nous poser la question suivante : devons-nous réinventer notre relation aux ressources ? C’est à travers les perspectives de Jean-Marc Jancovici et Philippe Bihouix que cette publication explore les choix et contradictions d’une humanité en quête de solutions.
Une Amérique sans limites ?
Jean-Marc Jancovici brosse un portrait saisissant des États-Unis, un pays dont l’histoire a été façonnée par l’abondance des ressources naturelles. Il explique que l’ « Amérique, depuis ses origines, s’est construite sur des terres généreuses en pétrole, charbon et minéraux, rendant ainsi toute limitation difficilement acceptable » . Ce modèle, encore renforcé sous la présidence d’Obama avec une augmentation de 80 % de la production de pétrole et de 30 % pour le gaz, illustre l’attachement des Américains à leur train de vie. Face à cette situation, peut-on vraiment imaginer une Amérique prête à se convertir à la sobriété énergétique ?
L’empire des ressources en Chine
Philippe Bihouix nous rappelle que l’essor de la Chine repose aussi sur l’accès aux matières premières, des terres rares à l’uranium. Si la tendance actuelle se poursuit, ce pays pourrait, d’ici 2048, dominer les marchés des ressources essentielles. Pour les autres économies, cette situation crée une dépendance vis-à-vis de la Chine et redéfinit les rapports de force. À terme, la question est de savoir jusqu’où ira la Chine dans sa quête de contrôle des ressources pour maintenir sa croissance économique.
L’illusion européenne de la sobriété
L’Europe, quant à elle, tente de prouver qu’un équilibre entre industrie et écologie est possible. Pourtant, alors qu’elle multiplie les lois et normes environnementales, ses ressources locales se raréfient et elle dépend toujours plus de l’importation. Jancovici et Bihouix semblent d’accord pour dire que, malgré de bonnes intentions, cette « sobriété » peut paraître illusoire. Les politiques européennes, aussi ambitieuses soient-elles, peinent à compenser l’ampleur des défis posés par la mondialisation et la délocalisation industrielle.
Et si la technologie n’était pas la solution miracle ?
Face aux limites de la Terre, certains explorent des solutions encore plus audacieuses, comme l’exploitation des ressources spatiales. Jeff Bezos, par exemple, prévoit d’exploiter des astéroïdes pour répondre aux besoins futurs de la planète. Mais Philippe Bihouix met en garde : « croire que la technologie pourra répondre à nos besoins croissants est une illusion ». Selon lui, cette course à l’innovation relève davantage d’une quête quasi-messianique que d’une solution durable. En réalité, l’avenir réside peut-être dans la réduction de nos besoins plutôt que dans la multiplication des sources d’énergie.
Une redéfinition des priorités
L’énergie renouvelable, qu’il s’agisse de biogaz ou de photovoltaïque, peut contribuer à un avenir plus sobre, mais elle ne suffira pas à elle seule. Pour réduire notre empreinte et maintenir un équilibre durable, nous devons aussi réexaminer notre modèle de consommation. Peut-on vraiment concilier croissance économique et limitation des ressources ? C’est en posant cette question que nous pourrons envisager un avenir où l’impact de nos choix sera pleinement mesuré.