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L’optimisme raisonné de Jancovici sur la méthanisation
source : Jean-Marc JANCOVICI 🥒 CONFESSIONS CORNICHONS (youtube.com)
Dans le débat sur les énergies renouvelables, Jean-Marc Jancovici se distingue par une position nuancée et réfléchie sur la méthanisation, un processus qui consiste à produire du biogaz à partir de la décomposition de matières organiques. Ce processus, bien qu’encouragé pour sa capacité à générer de l’énergie renouvelable, n’est pas exempt de critiques et de défis. Jancovici, avec son pragmatisme habituel, explore cette technologie avec un regard à la fois optimiste et critique.
Il souligne que la méthanisation peut jouer un rôle bénéfique, en particulier lorsqu’elle est orientée vers l’autonomie énergétique des exploitations agricoles. Pour lui, la méthanisation n’est pas une panacée, mais elle offre une opportunité précieuse pour remplacer une partie des combustibles fossiles utilisés dans le machinisme agricole. Cette approche permettrait aux agriculteurs de continuer à exploiter leurs terres de manière durable, sans dépendre autant des énergies fossiles. En d’autres termes, selon Jancovici, le biogaz devrait en priorité être destiné à alimenter les engins agricoles, ce qui représente une utilisation plus rationnelle et stratégique que de simplement l’injecter dans le réseau général de distribution, mais il faut bien commencé par quelque chose.
Cependant, Jancovici avertit également contre les dérives potentielles de la méthanisation à grande échelle, en particulier lorsqu’elle entre en compétition avec les terres arables pour la production alimentaire. Il critique ouvertement l’exemple allemand, où une proportion importante des terres est utilisée pour produire du maïs destiné à la méthanisation, au détriment de la production alimentaire*. Pour Jancovici, une telle utilisation des terres est une réponse disproportionnée aux préoccupations énergétiques, qui pourrait être évitée par une réévaluation des priorités énergétiques, notamment par une acceptation renouvelée de l’énergie nucléaire en Allemagne.
* : en France le modèle limite la concurrence grâce à un seuil de 15% des intrants pouvant venir de cultures principales
Son optimisme ne réside donc pas dans une foi aveugle en la méthanisation, mais dans une approche équilibrée, où cette technologie est intégrée de manière ciblée et raisonnable dans le mix énergétique, en complémentarité avec d’autres sources d’énergie, tout en préservant les ressources alimentaires.
L’attitude de Jancovici nous invite à réfléchir, à peser les choix avec soin, à regarder au-delà des solutions superficielles (alimentée par les non sachants) pour envisager une transition énergétique réellement durable. Il nous rappelle que la réussite de cette transition dépendra de notre capacité à faire des choix éclairés, en privilégiant l’efficacité et la résilience sur le long terme, tout en évitant des choix simplistes ou d’inaction, qui ne tiendraient pas compte de l’ensemble des implications.