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Pourquoi l’Azerbaïdjan, le Brésil et les Émirats choisissent le pétrole malgré leurs promesses vertes ?
source : The-COP-Troika-Fossil-Fuel-Champions-or-Guardians-of-1.5C.pdf
Sous les projecteurs de la scène internationale, les Émirats Arabes Unis, l’Azerbaïdjan et le Brésil forment la « Troïka des COP« . Pourtant, loin d’incarner l’exemplarité attendue, ces pays poursuivent une expansion pétrolière et gazière en contradiction totale avec les objectifs climatiques. Avec des hausses respectives de production prévues à 36 % pour le Brésil, 34 % pour les Émirats et 14 % pour l’Azerbaïdjan d’ici 2035, l’engagement de la Troïka au maintien du seuil de 1,5°C s’avère illusoire. L’ONG Oil Change International pointe du doigt un fossé entre la rhétorique écologique de ces nations et leurs pratiques énergétiques. En promouvant des projets d’extraction à long terme, ces pays sacrifient le climat au profit de leurs intérêts économiques. Cette stratégie inquiète, car selon l’AIE, une réduction de 55 % de la production fossile mondiale est nécessaire d’ici 2035 pour espérer atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris.
La COP : gardienne du climat ou fossoyeuse d’espoirs ?
Ces pays, autrefois défenseurs affichés de la transition verte, se positionnent désormais en figures ambiguës. À titre d’exemple, l’ADNOC, la compagnie nationale pétrolière des Émirats, a récemment approuvé le projet Ruwais LNG, l’un des plus grands développements fossiles de l’année. Pendant ce temps, Petrobras au Brésil poursuit l’expansion de ses champs offshore d’Atapu et Sépia, repoussant toute idée de plafonnement de la production. Alors que la Troïka, en tant qu’hôtes successifs des COP, devrait incarner la transition énergétique, elle continue de favoriser une industrie polluante et de masquer ses intentions sous couvert d’alignement avec l’objectif de 1,5°C.
Le prix de l’expansion pour le climat et l’économie
Pour Oil Change International, il ne s’agit pas seulement de dénoncer une hypocrisie institutionnelle, mais de souligner l’incompatibilité structurelle de l’expansion fossile avec les objectifs climatiques. Paradoxalement, l’exportation de ces énergies fossiles, responsables d’émissions massives, accentue le poids environnemental de ces nations tout en minimisant leurs efforts de transition. Avec plus de 750 millions de tonnes de CO2 émis en 2022 par les exportations fossiles, le rôle de la Troïka dans la crise climatique est indéniable. Cette dépendance persistante expose ces pays aux risques économiques de l’abandon global des fossiles, prédisant un avenir de désinvestissements et d’instabilité financière.
Une responsabilité mondiale non assumée
Alors que la transition énergétique prend un tournant décisif, le refus de la Troïka de plafonner la production fossile jette un doute sur leur volonté de véritablement s’engager. Ce comportement encourage d’autres grandes nations fossiles du Nord, comme les États-Unis et la Norvège, à éviter des engagements contraignants. Il est donc urgent que ces trois nations cessent toute expansion pétrolière pour donner une crédibilité à leurs objectifs climatiques.
En s’enlisant dans leurs stratégies fossiles, les hôtes de la COP renforcent une dépendance énergétique dépassée, faisant preuve d’une inconséquence flagrante face aux besoins climatiques globaux. Leurs engagements pour des « réductions des émissions nationales » restent sans effet s’ils ne s’accompagnent pas d’une transition réelle et équitable. En conclusion, il incombe à ces pays d’aligner leurs actions sur leurs discours pour incarner une transition globale cohérente et crédible.