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2024_10_Budgets_équilibres_fragiles

Budgets des ménages et alternatives écologiques : un équilibre fragile, chiffres à l’appui

source : Budgets de référence : quelles alternatives environnementales ? – La librairie ADEME

 

Le rapport sur les alternatives environnementalement moins impactantes des budgets de référence met en lumière des données chiffrées qui illustrent les défis concrets auxquels les ménages sont confrontés lorsqu’ils tentent de réduire leur impact écologique. Ces chiffres, loin d’être abstraits, révèlent une réalité souvent coûteuse, mais incontournable si l’on veut faire progresser la transition écologique à grande échelle.

 

Alimentation : un surcoût généralisé

Le poste alimentaire est sans conteste celui où les alternatives écologiques sont les plus accessibles. En effet, environ 50 % du budget alimentaire peut être couvert par des produits issus de l’agriculture biologique ou d’autres labels environnementaux. Toutefois, cette transition s’accompagne d’un surcoût important : passer à une alimentation plus responsable peut entraîner une augmentation des dépenses de l’ordre de 20 % à 30 % par rapport aux produits standards. Ce chiffre est particulièrement frappant quand on sait que l’alimentation représente entre 15 % et 25 % des dépenses totales des ménages en fonction de leur configuration (couple, célibataire, avec ou sans enfants)​.

 

Équipement et habillement : une variabilité extrême

Les chiffres montrent également une grande disparité dans la possibilité d’adopter des alternatives écologiques dans les postes équipement et habillement. Pour l’équipement, seulement 30 % des produits analysés disposaient d’une alternative environnementalement moins impactante. Cela est dû à la complexité des chaînes de production et à la faible disponibilité d’options écologiques sur le marché. Le surcoût dans ce domaine peut atteindre des proportions importantes : entre 15 % et 50 % de plus selon le type de produit, notamment pour les appareils électroménagers ou électroniques.

Quant à l’habillement, bien que le coton biologique commence à être disponible dans certaines enseignes, les alternatives labellisées sont encore rares et chères. Les produits en coton bio coûtent en moyenne 25 % de plus que leurs homologues conventionnels. Or, ce poste, bien que plus réduit dans le budget total des ménages (environ 5 % des dépenses), reste un exemple marquant des défis financiers liés à la consommation responsable​.

 

Logement et transport : des investissements encore inaccessibles

Le logement et le transport représentent des postes de dépenses majeurs, mais aussi des sources potentielles de réduction d’empreinte écologique. Toutefois, les chiffres du rapport sont clairs : peu d’alternatives environnementales viables sont accessibles sans investissements significatifs. Par exemple, un changement de fournisseur d’énergie vers une option « verte » n’entraîne pas de surcoût immédiat, mais la rénovation énergétique des logements (isolation, chauffage) demeure hors du champ de l’étude en raison des coûts prohibitifs pour de nombreux ménages. De plus, dans le domaine des transports, opter pour un véhicule électrique peut entraîner un surcoût d’achat initial supérieur à 30 %, avec un amortissement possible uniquement à long terme.

 

Le coût global de la transition écologique

L’un des chiffres les plus marquants est l’évaluation globale du surcoût pour un ménage moyen souhaitant réduire son impact environnemental tout en conservant les mêmes pratiques de consommation. Ce surcoût est estimé à environ 10 % à 15 % du budget total d’un ménage. Ce chiffre montre à quel point la transition écologique reste encore une démarche financièrement lourde pour les ménages, surtout dans un contexte économique tendu.